Du 9 août au 8 septembre.

En collaboration avec la Médiathèque Lucie Aubrac de Ganges nous avons organisé l’exposition « Gérard Lattier peintre de la parole », il y aura deux lieux d’exposition et deux vernissages en présence de l’artiste, à Ganges le jeudi 9 août dès 18h et à Sauve le vendredi 10 août dès 18h.

Quand Gérard Lattier lit ses toiles, sa voix est celle d’un conteur. Elle a cette profondeur donnant de l’épaisseur à chaque mot. Elle nourrit un imaginaire étranger habituellement à l’œuvre peinte. Comme le conte, les peintures de Gérard Lattier sont des récits. Le texte en est un élément constitutif, directement intégré à l’œuvre, complété par des images parfois en nombre. Son récit s’étend parfois sur un panneau entier ou vient en récitatif sous l’image. Il s’impose d’abord par ses titres — Véridique histoire du Gustou Chante, marchand de journaux à Ruoms et qui fut cow-boy dans les Amériques ou Histoire des mutineries de 1917 que m’a racontées mon voisin de la rue Sully ou celui-ci donné comme un engagement Voici pourquoi je raconte des histoires. Lattier calligraphie ses textes en capitales denses, d’un geste de pinceau soigné. L’omniprésence du texte installe un autre rapport à l’œuvre peinte. S’impose une peinture de l’image récit.

Cette peinture démarrée dans les années soixante est en rupture avec une première période où Lattier peint des phantasmes sombres, des cauchemars peuplés de créatures terrifiantes. Sont représentées désormais des scènes de la vie quotidienne dans des sites reconnus comme l’Ardèche natale, le nîmois, l’Uzège ou Marseille. Des séries se constituent — La bête, une histoire de la bête du Gévaudan ou La petite sorcière — et offrent leur ampleur à l’œuvre. Gérard Lattier peint également l’histoire familiale, le décès de son père carrier, mort sous les bombardements allemands. Ses peintures vont dénoncer les horreurs commises par les dictatures. Les nazis remplacent les romains dans la série L’évangile selon Lattier, signifiant la permanence de l’état de guerre. Dans l’œuvre, ils sont le symbole des régimes totalitaires.

Le rire et le tragique imprègnent l’œuvre foisonnante de Gérard Lattier. Elle échappe ainsi à toute classification. Le peintre n’est pas un naïf, ni un auteur d’Art Brut — son œuvre marquée par la compulsion est faite en pleine conscience de ses formes artistiques et esthétiques — il n’est pas non plus un occitaniste. Cette œuvre n’est peut être réduite à une dimension sacrée, ni à une quelconque spiritualité, ni aux idéologies qu’elle fustige. Chaque qualificatif possible se dérobe aussitôt avec l’œuvre suivante.

Elle est une expérience de liberté car Gérard Lattier est un artiste libre.

 

Trois livres d’artiste disponibles :

 

 

Le voyage en peinture, éditions du Chassel, 55euros

L’évangile selon « saint Lattier », éditions du Chassel, 40euros

 

 

 

à l’occasion du vernissage de l’exposition « Gérard Lattier peintre de la parole » sera présenté La Petite Sorcière. Un magnifique leporello (livre que l’on déplie comme un accordéon) qui vient de paraître aux éditions Apeiron, reproduisant la dernière réalisation de Gérard Lattier : une série de vingt-quatre tableaux rendant hommage à toutes le souffrances et brimades faites aux femmes et par la même à toute l’humanité.

 

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One thought on “Gérard Lattier peintre de la parole : Du 9 août au 8 septembre.”

  1. Bonjour Gé je suis peintre aussi , j’ai 76 ans et j’apprécie beaucoup ton travail. Connais-tu l’histoire du marchand d’étincelles. Ma grand mère me la racontait en occitan. Une sorte de croquemitaine qui passait dans les petits villages de la montagne ariègeoise d’ou je suis originaire, tous les ans à la même époque. C’était la cambo cruso à l’el dubert. La jambe creuse à l’oeil ouvert. qui vendait des étincelles ( lo marcant de belugos) . Une étincelle qui portait bonheur pour quelques sous. J’en connais quelques unes comme ça. Je porte une particule mais il y a longtemps que ma famille est ruinée. Je continue quand même à prendre la défense de la veuve et des opprimés quels qu’ils soient. Ton art me plait mais je ne peux pas aller trop loin, je me contente de le découvrir sur internet. Bien amicalement . Léo

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