« Rousse, Les Beaux habitants de l’univers » Ed. Tristram, premier roman de Denis Infante.
« L’odyssée de Rousse, une jeune renarde curieuse qui entreprend de parcourir le monde. Un monde souffrant et déréglé dans lequel l’humain n’est plus. Un voyage néanmoins égayé de rencontres, souvent initiatiques. Denis Infante nous régale d’une écriture originale, sans aucun article, qui permet de rendre toute leur place aux « beaux habitants de l’univers ». Une petite perle que l’on vous conseille vivement ! » Fanny – Alterlivres.
Sur une terre que l’homme semble avoir désertée, où l’eau est devenue rarissime, tous les vivants — « mobiles autant qu’immobiles » — souffrent de la soif. Les végétaux dépérissent. Les animaux aquatiques aussi, pris au piège de l’évaporation de leurs demeures. Au retour de leurs longs périples, les oiseaux migrateurs n’apportent pas de bonnes nouvelles : partout la sécheresse sévit.
« Quelques-uns pourtant avaient osé, s’étaient décidés pour une des quatre directions, par choix ou guidés par pur hasard, et s’étaient mis en marche, droit devant. Rousse était de ceux-là. »
Ainsi commence ce bref roman, porté par une langue au ras du réel, de la conscience et des sensations de Rousse, une jeune renarde. Son histoire possède la clarté d’une fable et la puissance d’une odyssée. Le chapitre où Rousse découvre une trace de l’existence passée des hommes — l’incompréhensible carlingue d’un avion de ligne écrasé au sol — est inoubliable. Tout comme sont inoubliables les scènes où elle chemine et dialogue avec un vieux corbeau très sage, du nom de Noirciel.
L’exergue, emprunté à Jean Giono, dit tout de l’ambition poétique et métaphysique de ce roman splendide : « Dans tous les livres actuels on donne à mon avis une trop grande place aux êtres mesquins et l’on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l’univers. »